Un monument historique

Le Jardin des métiers d’Art et du Design est inauguré le 10 septembre 2022 dans les bâtiments classés Monuments Historiques de l’ancienne Ecole Nationale Supérieure de Céramique. À l’orée du Parc de Saint-Cloud, voisin de la Manufacture et du Musée national de la Céramique de Sèvres, le JAD s’inscrit au cœur de la Vallée de la Culture, au côté des nombreuses institutions culturelles du Département des Hauts-de-Seine : la Seine Musicale, le Musée Albert-Kahn ou encore le futur Musée du Grand Siècle.

Fondée en 1893, sous l’impulsion de Jules Ferry, l’Ecole Nationale Supérieure de Céramique visait à favoriser l’innovation et à préserver un patrimoine de savoir-faire manuels exceptionnels – missions que l’on retrouve aujourd’hui dans les fondements du JAD.

Construit en 1932 par l’architecte Michel Roux-Spitz, lorsque sont décidés l’agrandissement et la modernisation de l’Ecole Nationale Supérieure de Céramique, l’ensemble s’inscrit dans la tradition rationaliste et dans le mouvement Art Déco ; l’architecte adopte l’usage du béton armé et les structures poteaux poutres d’Auguste Perret. D’importants travaux de réparation sont réalisés après l’armistice et en 1954, un nouveau bâtiment voit le jour. Conçu par Félix Brunau, il est mitoyen de son faux jumeau. L’Ecole Nationale Supérieure de Céramique déménage à Limoges en 1979, laissant le site de Sèvres, classé Monument historique en 1942, sans réelle fonction.

Il faut attendre 2015 pour qu’un nouveau projet se dessine. Le président du Département des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, lance un état des lieux des sites culturels et patrimoniaux du département : le bâtiment est rapidement identifié et pressenti pour accueillir un projet qui rassemblera métiers d’art et design. 

Sa restauration est conduite entre 2019 et avril 2022 par Emilie Autegarden, architecte chargée du projet au sein de l’agence de Marie-Suzanne de Ponthaud, architecte en chef des Monuments Historiques. Les architectes s’imprègnent de l’histoire des lieux et élaborent alors un projet à la fois fidèle au riche passé de l’édifice et reflétant sa destination prochaine. Ils font restaurer avec rigueur et exigence les paillasses carrelées avec leurs lavabos en céramique blanche, les volets roulants en lames de bois, les mécanismes d’entraînement arbres à came et « moulins » de broyage de matières premières et de préparation des pâtes, comme l’ascenseur d’origine. Mais ils repensent également les espaces existants pour accueillir de nouveaux scénarios et des usages futurs.