
Recherche autour du kaolin, un workshop mené avec l’Ensaama

© Baptiste Meyniel
Durant 5 jours, 13 étudiants de DSAA en Design d’Objet de l’Ensaama ont exploré les possibilités de mise en forme du kaolin, une matière noble et délicate, généreusement offerte par la Manufacture Nationale de Sèvres (Manufactures Nationales). Cette matière première, entrant dans la composition de la porcelaine, est celle qui constitue la ressource mère de la scénographie d’"Aléas, pratiques de l’adaptation" qui est ouverte au public jusqu’au 03 août.
Sous la direction pédagogique du designer Baptiste Meyniel (co-commissaire de l’exposition Aléas, enseignant à l’Ensaama et occupant du JAD), 6 pistes de travail ont été explorées par les étudiants
• Projet Saupoudrer de Ethel Audouard, Romane Rivière et Mattéo Vezzani
Le kaolin, sous sa forme la plus volatile, se fixe au contact de la brume d’eau, révélant des compositions graphiques sur différents supports. Ce procédé repose sur des gestes précis : saupoudrer, laisser la matière interagir avec l’eau, observer la capillarité façonner les motifs. La lumière naturelle anime ces créations, jouant avec les textures et les transparences.



• Projet Compressions de Bérénice Arnould et Alexandre Franchet
Le kaolin est transporté sous forme de granulés compressés afin de limiter la formation de poussière. Ces expérimentations visent à compresser la matière à une autre échelle, sans ajout de liant. La compression crée une surface lisse, presque miroir, qui suggère une solidité, en contraste avec la friabilité initiale du matériau.



• Projet Beurre de Nathan Aly et Tituan Millot
Ces briques de kaolin crues, façonnées à la main, deviennent un langage de construction. Chaque assemblage est une exploration de l’équilibre, une invitation à percevoir la fragilité et la force inhérentes des matériaux les plus simples.



• Projet Au fil de l’eau de Mélina Lin et Soline de Palmas
À travers ce travail, on observe le parcours de l’eau au fil de son trajet et son impact sur la matière. Sillon, cratère, plaine, l’eau se fraye un chemin au cœur du kaolin présenté sous 3 formes primaires pour venir l’éroder et l’agglomérer.



• Projet Rétractations, formes autonomes de Savannah Mallet et Célia Treilhou
Fabrication et coulage de barbotine dans des compressions de kaolin de différentes granulométries. Les surfaces, à l’origine planes, prennent forme et se soulèvent grâce à la force de la rétractation lors du séchage.



• Projet Strates et paysages d’Alizée Gauchard et Valentine Riehl
Ce protocole de recherche, qui alterne entre eau et kaolin, révèle des strates aux couleurs et densité variées. La capillarité fige la matière et en dévoile ses cavités. Ces paysages, intégrés dans trois topographies de reliefs, prennent forme comme des cités naissant de la terre et ouvrent des imaginaires.



L’idée était de travailler la matière sans la polluer, permettant ainsi son utilisation pour de futures productions en porcelaine. Toutes les réalisations sont temporaires, mais une éditorialisation de cette recherche est en cours pour garder trace du travail réalisé. Le fruit de ce travail réalisé avec l’Ensaama fait l’objet d’une restitution le 5 avril entre 14h00 et 19h00 au JAD, dans le cadre des Journées Européennes des Métiers d’Art (JEMA). Une occasion unique pour voir comment cette matière brute peut-être mise en forme en étant à l’écoute de ses qualités intrinsèques.
Dans une logique de réemplois et d’éco-responsabilité, à partir du 04 août 2025, le JAD met à disposition les 2 tonnes de kaolin de la scénographie de l’exposition « Aléas, pratiques de l’adaptation« . Si vous êtes intéressé pour récupérer cette matière première, n’hésitez pas à nous écrire à l’adresse contact@le-jad.fr, afin que nous puissions organiser son enlèvement.
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