Marie Levoyet, Héliograveuse

Héliograveur et imprimeur en taille-douce, Marie Levoyet collabore au quotidien avec les photographes et artistes de la scène contemporaine.
Des études en design textile l’ouvrent à la recherche de la matière, puis en 2015, elle découvre l’héliogravure auprès de Fanny Boucher. Elle crée son atelier en 2018, plaçant au centre de sa pratique le lien qui se noue avec le photographe et son image. C’est l’un des rares ateliers à se spécialiser dans l’héliogravure en couleurs.
C’est la lumière qui fait lien, Héliogravure – hélio : soleil – en grec ancien , c’est cette lumière qui va fixer et révéler l’image photographique.
L’héliogravure au grain, procédé photomécanique du XIX°siècle, s’inscrit dans le monde de la photographie et de l’estampe. C’est Niépce de Saint Victor qui posera les bases de la technique, elle sera enrichie par les recherches de Poitevin, Talbot, entre autres, et c’est Karl Klic en 1876 qui aboutira le procédé. Avec des profondeurs de noirs presque palpables, des densités subtiles dans les gris, des photographes comme Alfred Stieglitz, Paul Strand, Edward Curtis ou Walker Evans traduiront leurs images grâce à l’héliogravure.
Ce procédé est pour Marie Levoyet un savoir-faire nourri de rencontres – avec les artistes, les photographies et les histoires qu’elles portent en elles, le cuivre, l’encre, les matières, les gestes.
Dans ses projets personnels c’est l’insularité qui mène ses recherches. L’insularité géographique mais surtout émotionnelle et sensorielle. Peut-on imaginer chaque territoire, chaque groupe d’individus, chaque pratique comme un îlot à part ? En dehors du monde voisin et pourtant en échange constant avec ses frontières.
Toutes ces confluences lui permettent d’être en recherche constante autour de son métier, en explorant les liens avec des artistes de pratiques et univers variés.

Photos © Edouard Elias / Eric Chenal / Atelier Marie Levoyet